Le jour où je me suis retrouvée dans la peau d’un candidat…
Je m’explique 👇🏽
Il y a quelques mois, j’ai eu un rendez-vous commercial auprès d’un prospect potentiel. Premier contact par téléphone, le rendez-vous est pris pour la semaine suivante. 🤞🏽
J’arrive sur le site du client, je me gare, et j’aperçois un groupe de personnes discutant à quelques mètres de moi. Je leur fais un signe pour dire « Bonjour », et je vais m’annoncer à l’accueil de l’entreprise. Le dirigeant va arriver, on me fait patienter.
Je me retourne vers le petit groupe et je vois bien que le fameux dirigeant est dehors, en train de bavarder. Il me regarde, je lui souris, il continue sa discussion. 5, 10, 15 min après, je patiente encore. ⏱️
Il arrive vers moi avec finalement 25 min de retard. Un Bonjour, et nous nous dirigeons vers la salle de pause / réunion, suivi par un de ses proches collaborateurs. Une table de 8 m, il s’installe d’un côté, et me désigne une chaise à l’opposé.
L’ambiance n’est pas des plus détendue, en même temps, nous ne nous connaissons pas, OK. Je sors mes notes, prête à écouter l’histoire de l’entreprise, les valeurs, prendre en compte ses besoins,
échanger sur ses attentes,… Il me toise du bout de la table et me dis mot pour mot :
« Mademoiselle, je vous écoute, quel est votre pédigrée ? ».
🤯 Pardon. Hein ? Quoi ? Mon pédigrée…. Je suis un peu surprise par la question et le ton de cette dernière. Mon féminisme en prend un coup, ma dignité aussi. Mais mon égo ne se laisse pas abattre.
Je prends le temps pour choisir et peser mes mots de façon à être percutante sur mes éléments de réponse. Il m’écoute les bras croisés. Il regarde son téléphone. Je m’adapte, et rebondit sur la
situation pour le faire parler.
Il me présente brièvement l’entreprise, puis il se passe un truc. Il se met à échanger avec son collaborateur, comme si je n’existais plus. Pouf ! J’ai disparu ! 👻
Ils parlent de moi, de la façon dont je dois travailler avec eux, mais sans me prendre en compte.
Au bout d’un moment, quelques minutes je dirais, j’essaie d’intervenir pour échanger avec eux, et comprendre vraiment ce qu’ils attendent de moi, quels recrutements veulent-ils faire et comment. Et je me fais renvoyer dans mes 22 (clin d’œil à la Coupe du Monde !), ils me disent d’attendre . Mais attendre quoi ?
Soudain, ils s’adressent de nouveau à moi en me parlant de leurs équipes, leurs « nénettes », en gloussant.
Et à ce moment, je m’interroge sérieusement. Qu’est ce que je fais là ? Je ne peux pas travailler dans ces conditions. Le dirigeant et son collaborateur sont dépourvus de respect, de considération, d’éducation, de bienveillance, et la liste est longue après tout ce que j’ai entendu. Je suis écœurée. 🤢
J’attends la fin du rendez-vous avec impatience. Cette entrevue se termine sur le fait que ces messieurs s’engagent à me rappeler sous 48h pour se laisser le temps de « débriefer sur mon cas « si je reprends leurs termes… Mais débriefez donc !
Sans surprise, 48h après, je n’ai pas de nouvelles…. Je rédige donc à un mail leur attention, en les remerciant poliment de m’avoir accueilli dans leur entreprise. Et qu’après cet échange je ne me retrouvais pas dans leurs valeurs et donc que la collaboration ne serait pas possible. 🙅🏽
Mais l’histoire ne s’arrête pas là ! 🎉
Evidemment, je n’ai eu aucun retour à ce mail. Mais 15 jours après, un coup de téléphone, le nom du client s’affiche sur mon écran, je décroche, et là, il me dit, « et bien écoutez Charlotte, on vous sent bien, on va avancer ensemble… ». Mais What ? 🤣
Etonnée, je demande s’ils ont reçu mon mail, et la réponse qui est faite me laisse encore pantoise : « oui, mais je ne l’ai pas ouvert c’était pas important »…
Il était important pour moi de relater cet échange, car en tant que recruteur, je drive des échanges, je suis du côté « confortable « de la table.
Et lorsque j’entame des démarches commerciales, je suis finalement dans la peau d’un candidat. Et un entretien comme celui-ci, sincèrement, je ne le souhaite à personne !
Cela étant dit, je garde précieusement cette expérience pour faire en sorte d’améliorer mon approche auprès des candidat.
La seconde leçon que j’en retire, c’est que définitivement, je ne peux pas travailler avec des gens qui ne partagent pas à minima, les valeurs comme la bienveillance, l’écoute et le respect.
Dans mon métier, c’est LA BASE !